Comment soulager votre allergie au pollen naturellement?

Le printemps annonce le renouveau, les premiers bourgeons, des journées plus longues et des températures plus chaudes. Mais il est aussi associé, pour de nombreuses personnes, aux éternuements, au nez qui coule et à une fatigue persistante.
Et pour cause, les allergies, tous types confondus, sont en constante augmentation et touchent aujourd’hui un Français sur trois (source : INSERM, 2023). Parmi elles, les allergies au pollen, ou “rhumes des foins” qui ont doublé en dix ans et qui affectent entre 25 et 30 % de la population française.
Vous redoutez cette période chaque année pour ces raisons ? Dans ce cas, vous êtes bien tombés. Dans cet article, je vous dis tout ce qu’il faut savoir sur les allergies du printemps (pollens, graminées et herbacées) et comment soulager l’allergie au pollen naturellement.
Une réaction allergique, c’est quoi ?
L’allergie est une réaction excessive et anormale de votre système immunitaire au contact d’une substance étrangère, pourtant inoffensive, avec survenue de symptômes plus ou moins rapidement.
Lorsqu’il y a un terrain propice à une allergie, votre organisme, au contact de la substance (allergène), produit des anticorps appelés IgE (immunoglobulines de type E) qui libèrent de l’histamine en masse.
C’est cette molécule qui est responsable de la plupart des symptômes associés au rhume des foins (allergie au pollen).

Les symptômes les plus courants de l’allergie au pollen
La réaction lors d’une allergie au pollen se traduit principalement par des manifestations ORL et respiratoires :
- Éternuement à répétition
- Nez qui coule et congestion nasale
- Yeux qui grattent, rougissent et larmoient
- Gonflement des yeux
- Toux
- Difficultés respiratoires
Mais aussi par des symptômes non-respiratoires :
- Fatigue persistante
- Maux de tête
- Démangeaisons / éruptions cutanées
Bon à savoir : Selon l’OMS, on estime que plus de 400 millions de personnes souffriraient d’allergies saisonnières, faisant ainsi de l’allergie au pollen, la 4ème maladie au monde.
Quelles sont les causes de l’allergie au pollen?
Attardons-nous un instant sur les causes possibles du rhume des foins pour mieux le comprendre.
1. Prédispositions génétiques
Les allergies au pollen peuvent être en partie héritées. Une étude en ce sens, publiée dans The Journal of Allergy and Clinical Immunology (2000, Genetic factors and allergic diseases) a montré que les risques de développer une allergie augmentent significativement si un ou deux parents sont allergiques.
Plus précisément, si un seul parent est allergique, il y a environ 30 à 40 % de risques que l’enfant développe une allergie. Si les deux parents sont concernés, ce risque peut grimper à 60 % ou plus !
Le saviez-vous ? Vos gènes peuvent influencer votre réponse immunitaire en déterminant comment votre corps réagit aux allergènes, comme le pollen. Mais même si une prédisposition existe, l’environnement joue un rôle clé dans l’apparition ou non des symptômes.
2. Facteurs environnementaux défavorables (pollution atmosphérique)
La pollution atmosphérique exacerbe les allergies, et ce, de plusieurs façons :
- Renforcement de l’allergénicité des pollens : au contact des polluants, les grains de pollen deviennent plus agressifs et plus susceptibles de provoquer des réactions allergiques.
- Augmentation des irritations respiratoires : Les particules fines (PM2.5), les oxydes d’azote (NOx) ou encore l’ozone fragilisent les muqueuses respiratoires, les rendant plus vulnérables et sensibles aux allergènes.
- Effet du réchauffement climatique : Le changement climatique perturbe la biodiversité et allonge, par exemple, la période de pollinisation, augmentant ainsi la quantité de pollen dans l’air.
À noter : Les zones urbaines sont particulièrement touchées par le rhume des foins, car la concentration de polluants est plus élevée en ville que dans les zones rurales.
3. Dérèglement du système immunitaire
Comme expliqué précédemment, une allergie est le résultat d’une réponse excessive du système immunitaire à une substance inoffensive. Cette réaction provoque un dérèglement du système immunitaire.
Ce dérèglement se traduit le plus souvent par une hyperréactivité immunitaire chez les personnes allergiques. Le corps considère le pollen comme une menace (pourtant inoffensif) et déclenche la libération d’histamine.
Certains facteurs favorisent ce dérèglement :
- Un microbiote déséquilibré : 80 % du système immunitaire étant situé dans l’intestin, un déséquilibre des bactéries intestinales peut favoriser l’inflammation et les allergies.
- Une faible exposition aux allergènes dans l’enfance : si une personne a manqué de contact avec des agents pathogènes ou allergènes au cours de son enfance (notamment en raison d’une hygiène excessive), il peut empêcher le système immunitaire de se réguler correctement. Résultat : elle a plus de chance d’être sujette aux allergies à l’âge adulte.
À noter : C’est sur cette dernière cause (le dérèglement du système immunitaire) qu’on peut intervenir avec la naturopathie pour soulager l’allergie au pollen.
Les stratégies pour lutter contre les allergies saisonnières
La voie médicale
La prise en charge médicale repose principalement sur deux approches :
La prise d’antihistaminiques
Ces médicaments bloquent les effets de l’histamine, la fameuse substance produite lors d’une réaction allergique et responsable des symptômes tels que les éternuements ou les démangeaisons. Ils sont efficaces à court terme pour soulager les symptômes, mais ils ne traitent, bien entendu, pas la cause de l’allergie au pollen.
La désensibilisation médicamenteuse
Cette thérapie consiste à exposer progressivement le système immunitaire à des doses croissantes de pollen pour atténuer la sensibilité du corps à celui-ci. Elle se déroule sur plusieurs années et les résultats sont variables d’un individu à l’autre. Attention, la désensibilisation ne garantit pas une élimination totale des symptômes, mais elle permet de réduire leur intensité dans certains cas.

La voie naturelle (naturopathie)
La naturopathie peut, elle, aider à prévenir et soulager l’allergie au pollen ! Elle s’inscrit dans une démarche holistique (globale) et vise ici à renforcer le terrain et à diminuer la réactivité aux allergènes en rééquilibrant le corps. 3 actions sont mises en place grâce à la naturopathie.
1. Renforcer l’intestin et le microbiote
Le système immunitaire est étroitement lié à l’intestin, où résident environ 80 % des cellules immunitaires. Pour limiter les réactions allergiques au pollen, aux graminées et aux herbacées, il est plus que nécessaire de maintenir une barrière intestinale solide et un microbiote équilibré.
Pourquoi renforcer l’intestin et équilibrer le microbiote ? Parce qu’une barrière intestinale défaillante (appelée « hyperperméabilité intestinale ») permet à des substances nocives de pénétrer dans le sang, favorisant un état inflammatoire chronique. Tout cela fragilise le système immunitaire, qui devient plus réactif face aux allergènes. Il est aussi important d’avoir un microbiote riche et équilibré pour soutenir le système immunitaire dans la prise en charge des substances pathogènes.
Les solutions :
- Consommez des aliments riches en prébiotiques (ails, oignons, poireaux, asperges, bananes) pour nourrir les bonnes bactéries intestinales.
- Ajoutez des probiotiques naturels, comme le kéfir de lait ou de fruits ou les légumes lacto-fermentés, pour diversifier la flore intestinale.
- Privilégiez une alimentation saine et variée, en limitant les produits transformés, qui peuvent venir perturber votre microbiote intestinal.
2. Détoxifier le foie
Le foie joue un rôle clé dans la détoxification et l’élimination des toxines accumulées, notamment. Pourquoi je vous en parle ? Parce qu’un foie surchargé peut aggraver les réactions allergiques en augmentant l’inflammation générale.
Pourquoi détoxifier le foie ? Lorsque le foie fonctionne de manière optimale, il filtre et élimine efficacement les toxines et les toxiques, aidant à mieux gérer les allergies.
Les solutions :
- Réalisez une cure de plantes amères, qui soutiennent l’activité du foie :
- Radis noir : aide à l’évacuation de la bile.
- Romarin : stimule la circulation sanguine et lymphatique
- Artichaut : favorise l’élimination des toxines.
- Utilisez des plantes comme le chardon-marie ou le desmodium, connues pour favoriser la régénération et le bon fonctionnement du foie.
3. Réduire l’inflammation
Un état inflammatoire chronique peut aussi être à l’origine d’une exacerbation des symptômes d’un rhume des foins. Pour calmer le système immunitaire et soulager votre allergie au pollen, adoptez une alimentation anti-inflammatoire.
Côté alimentation
- Évitez les aliments pro-inflammatoires, tels que les produits laitiers et ceux contenant du gluten (farine de blé, boulgour, couscous, blé dur, avoine, seigle…).
- Consommez des aliments biologiques et non transformés, dépourvus d’additifs et de pesticides.
- Privilégiez les aliments riches en oméga-3, comme les petits poissons gras (anchois, maquereaux, sardines, harengs), les huiles végétales (lin, colza, noix, cameline).
- Intégrez dans votre alimentation des aliments riches en quercétine (un anti-inflammatoire naturel) : ail, oignon, poivron jaune, brocoli, asperge, raisin rouge, le thé noir. En effet, la quercétine empêche les cellules immunitaires de libérer de l’histamine.
- Consommez des œufs de caille (ils ne contiennent pas d’albumine, une molécule allergisante contenue dans les œufs. On y trouve aussi deux substances qui ralentissent le processus allergique, l’ovomucoïde et l’ovo inhibiteur). Ils sont d’une grande aide pour tous celles et ceux qui éternuent ou qui ont la larme à l’œil au printemps !
Mon conseil bonus : Je vous recommande de faire une cure d’œufs crus de caille au printemps. Toutefois, si l’idée de consommer des œufs crus vous rebute, vous pouvez faire une cure sous forme de compléments alimentaires. Je vous conseille sans hésiter Allernat des Laboratoires Copmed.
Côté phytothérapie
Il n’y a pas que l’alimentation qui peut vous aider à soulager vos symptômes du rhume des foins ! La nature regorge de solutions pour apaiser les allergies saisonnières et moduler la réponse immunitaire. C’est aussi le cas de :
Plantain lancéolé (feuille)
Reconnue pour ses propriétés antihistaminiques, cette plante inhibe la production d’histamine, soulage les larmoiements et calme les irritations respiratoires. C’est l’une des plantes incontournables à consommer en cas d’allergie saisonnière sous forme de tisane.
Ortie piquante (feuille)
Elle agit en saturant les récepteurs à l’histamine, empêchant ainsi cette dernière de s’y fixer. Cette plante est particulièrement utile lorsqu’elle est consommée en cure préventive au moins 2 mois avant le printemps. Des tisanes d’ortie piquante devraient limiter votre allergie au pollen.

Côté gemmothérapie
Les bourgeons arrivent en renfort pour vous soulager de l’allergie au pollen !
Bourgeons de cassis
Ces bourgeons possèdent de puissantes propriétés anti-inflammatoires et revitalisantes. En gemmothérapie, ils sont également connus pour leur action adaptogène, permettant au corps de mieux s’adapter aux agressions extérieures comme les allergènes.
Bourgeons de viorne
Particulièrement efficaces pour calmer les spasmes et les inflammations des voies respiratoires, les bourgeons de viorne forment un allié considérable pour soulager les symptômes ORL liés au rhume des foins.

Côté aromathérapie
Les huiles essentielles peuvent aussi vous aider à combattre les symptômes d’une allergie au pollen.
Huile essentielle d’Estragon
C’est l’huile essentielle antihistaminique par excellence ! Elle agit directement sur la libération d’histamine et soutient l’activité du foie. Elle peut être utilisée en olfaction, en massage dilué dans une huile végétale, ou à déguster dans une tisane (sur avis d’un professionnel).
Huile essentielle d’Eucalyptus Radié
Excellente pour décongestionner les voies respiratoires supérieures, elle apaise rapidement les symptômes ORL. Elle peut être diffusée, appliquée localement (diluée) ou inhalée pour un effet immédiat.
Nettoyage quotidien pour éliminer les particules allergènes
On finit avec des réflexes simples et essentiels à adopter pour réduire votre exposition au pollen et prévenir de potentiels symptômes !
- Lavez-vous ou rincez-vous au moins les cheveux chaque soir car les particules de pollen s’y déposent au cours de la journée.
- Changez de vêtements en rentrant chez vous pour éviter de répandre le pollen accumulé à l’extérieur, dans votre intérieur.
- Nettoyez régulièrement votre nez : pour cela, utilisez un spray d’eau de mer ou une solution saline pour rincer le pollen et décongestionner votre nez.
- Utilisez un collyre pour les yeux : en effet, les larmoiements et les irritations oculaires peuvent être apaisés en nettoyant vos yeux avec du sérum physiologique.e.
Si vous êtes concernés par le rhume des foins au printemps, suivre un accompagnement en naturopathie en amont et au cours de cette saison est important. Cela vous permettra de recevoir des conseils adaptés et personnalisés selon les causes et les manifestations de votre réaction allergique.
En qualité de naturopathe, je vous aide à profiter du printemps en soulageant l’allergie au pollen qui vous gâche la vie. Contactez-moi !